Les figures de styles
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Les figures de styles
Description Wikipédia: Une figure de style, du latin figura, est un procédé d’expression qui s’écarte de l’usage ordinaire de la langue et donne une expressivité particulière au propos. On parle également de figure de rhétorique ou de figure du discours. Si certains auteurs établissent des distinctions dans la portée des deux expressions, l’usage courant en fait des synonymes.
Je me suis permis de recenser ici les figures de style les plus courantes, en espérant que cela vous aidera dans votre récit et, pourquoi pas, vous inspirera !
L'image: fondée sur l'équivalence, l'image consiste en un rapprochement de deux champs lexicaux qui met en évidence un élément qui leur est commun.
métaphores annoncées :
La personnification ou l'animation: évocation d'une chose ou d'une idée sous les traits d'un être humain, d'un dieu ou d'un animal
ex.1 :
ex.1 :
ex.2 :
La périphrase: remplacement du mot par une expression explicative, fonction poétique et métaphorique ou atténuation
Je me suis permis de recenser ici les figures de style les plus courantes, en espérant que cela vous aidera dans votre récit et, pourquoi pas, vous inspirera !
Figures jouant sur le sens des mots
L'image: fondée sur l'équivalence, l'image consiste en un rapprochement de deux champs lexicaux qui met en évidence un élément qui leur est commun.
La comparaison: la comparaison comporte trois éléments : le comparé - l'outil de comparaison - le comparant (éventuellement inversés)Guillaume Apollinaire a écrit:« Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent »
La métaphore: image sans outil de comparaison – on distingue la métaphore annoncée (ex.1) où le comparé et le comparant sont présents et la métaphore directe (ex.2) dans laquelle le comparé est sous-entendu, d'où une grande force de suggestion mais aussi un risque d'incompréhension qui rend nécessaire le contexteCharles Baudelaire a écrit:« La musique souvent me prend comme une mer »
métaphores annoncées :
Julien Gracq a écrit:« Son rire de pluie fraîche »
métaphore directe :Comte de Lautréamont a écrit:« Vieil Océan, ô grand célibataire »
le contexte permet de comprendre que « toit » renvoie à « mer » et « colombes » à « voiles de bateaux ».Paul Valéry a écrit:« Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes »
La personnification ou l'animation: évocation d'une chose ou d'une idée sous les traits d'un être humain, d'un dieu ou d'un animal
Marcel Proust a écrit:« Je vis les arbres s'éloigner en agitant leurs bras désespérés »
L'allégorie: représentation concrète d'un élément abstraitVictor Hugo a écrit:« [...] la grande République
Montrant du doigt les cieux ! »
Le symbole: image référenceGuillaume Apollinaire a écrit:« Mon beau navire, ô ma mémoire »
L'image filée (ou métaphore filée): s'étend sur plusieurs élémentsBaudelaire a écrit:« Le poète est semblable au prince des nuées qui hante la tempête »
L’hypallage: épithète impertinente constituant une métaphore par le décalage de la relation logique entre les éléments d'une phraseVictor Hugo a écrit:« [...] et Ruth se demandait,
[...]
Quel Dieu, quel moissonneur de l’éternel été
Avait, en s’en allant, négligemment jeté
Cette faucille d’or dans le champ des étoiles »
Jean de la Fontaine a écrit:« le mélancolique animal »
Guillaume Apollinaire a écrit:« Automne malade »
La métonymie: elle remplace un terme par un autre qui a un rapport logique mais qui n'a aucun élément matériel commun. Elle peut substituer le contenant au contenu (ex), le symbole à la chose (les lauriers = la gloire), l'objet à l'utilisateur (le premier violon), l'auteur à son œuvre (un Zola), l'effet à la cause (Socrate a bu la mort = la ciguë)...Louis Aragon a écrit:« Qu'au son des guitares nomades
La gitane mime l'amour »
La synecdoque: c'est une variété de métonymie, parfois confondue avec elle ; elle est fondée sur le principe de l'inclusion. Elle permet d'exprimer la partie pour le tout (ex.1) ou la matière pour l'objet (ex.2)Jacques Brel a écrit:« C'était au temps où Bruxelles chantait »
ex.1 :
ex.2 :Corneille a écrit:« Mon bras qu’avec respect toute l’Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, »
L'antonomase: nom propre employé comme nom communCorneille a écrit:« Ah ! quelle cruauté, qui tout en un jour tue
Le père par le fer, la fille par la vue ! »
L'euphémisme: atténuation pour éviter de heurter ; procédé utilisé par exemple comme marque poétique et qui passe souvent par une périphrase avec également une fonction métaphoriqueDu Bellay a écrit:« C'est l'ennui de me voir trois ans et davantage,
Ainsi qu'un Prométhée, cloué sur l'Aventin »
La litote: atténuation qui suggère le plus en disant le moins, souvent à l'aide d'une tournure négative (ex.1). Également procédé d'ironie (ex.2).Ronsard a écrit:« La Parque t'a tuée, et cendres tu reposes »
ex.1 :
(= je t'aime)Corneille a écrit:« Va, je ne te hais point »
(= c'est dramatique)« Ce n'est pas drôle »
ex.2 :
(= extermina)Voltaire a écrit:« Ensuite la mousquèterie ôta du meilleur des mondes neuf à dix mille coquins… »
La périphrase: remplacement du mot par une expression explicative, fonction poétique et métaphorique ou atténuation
L'antiphrase: expression d'une idée par son contraire avec une ironie clairement perceptible d'où nécessité du contexte ou de l'intonationLa Fontaine a écrit:« Les Filles du limon tiraient du Roi des Astres
Assistance et protection »
Jacques Prévert a écrit:« Tout ce joli monde se retrouvera là-haut
Près du bon dieu des flics »
Dernière édition par Amélia le Ven 25 Oct - 14:27, édité 1 fois
Re: Les figures de styles
Figures jouant sur la place des mots
l'épanadiplose: reprise à la fin d'une proposition du même mot que celui situé en début (ex. 1), par opposition à l'anadiplose qui est une reprise juxtaposée (ex. 2)
ex. 1 (épanadiplose) :
ex. 2 (anadiplose) :Georges Bernanos a écrit:« L'homme peut guérir de tout, non de l'homme »
l'épanalepse : reprise d'un groupe de mots au début d'une proposition (construction emphatique)Du Bellay a écrit:« Comme le champ semé en verdure foisonne,
De verdure se hausse en tuyau verdissant,
Du tuyau se hérisse en épi florissant »
L'anaphore: reprise de mots dans des constructions semblables avec un effet de rythme sensibleJean Racine a écrit:« Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle... »
L'épiphore: reprise d'un mot ou de plusieurs mots dans deux ou plusieurs phrases ou vers qui se succèdentVictor Hugo a écrit:« Puisque le juste est dans l'abîme,
Puisqu'on donne le sceptre au crime,
Puisque tous les droits sont trahis,
Puisque les plus fiers restent mornes,
Puisqu'on affiche au coin des bornes
Le déshonneur de mon pays... »
L'accumulation: juxtaposition (ex. 1), avec éventuellement un effet de gradation croissante ou décroissante, et d'acmé (point culminant, ex. 2) ou climaxÉmile Verhaeren a écrit:« Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie. »
ex. 1 :
ex. 2 :La Fontaine a écrit:« adieu veau, vache, cochon… »
Le parallélisme : structure en miroir montrant l'identité ou l'opposition (proche de l'antithèse)Corneille a écrit:« Va, cours, vole, et nous venge. »
L'hyperbole: amplification traduisant l'émotion ou apportant un souffle épique (ex. 1), éventuellement avec un effet ironique ou plaisant (ex. 2)Victor Hugo a écrit: « Mon cheval sera la joie
Ton cheval sera l'amour »
ex. 1 :
Victor Hugo a écrit:« Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur »
ex. 2 :Victor Hugo a écrit:« Ô République universelle,
Tu n'es encor que l'étincelle,
Demain tu seras le soleil ! »
Le chiasme: parallélisme et inversion, souligne l'union ou l'oppositionLa Fontaine a écrit:« Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois »
Balzac a écrit:« Parler en mangeant, manger en parlant »
L'antithèse: parallélisme et oppositionVictor Hugo a écrit:« Tu m'emmènes, je t'enlève... »
L'oxymore: variété d'antithèse à l'intérieur d'un groupe nominal, d'une expressionLouis Labé a écrit:« Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ; »
Rimbaud a écrit:« Les chers corbeaux délicieux »
Le zeugme (ou zeugma): Ellipse d'un mot ou d'un groupe de mots qui devraient être normalement répétés, ce qui a pour conséquence de mettre sur le même plan syntaxique deux éléments appartenant à des registres sémantiques différentsVoltaire a écrit:« Le superflu, chose très nécessaire »
La Fontaine a écrit:« Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant [...] »
Dernière édition par Amélia le Ven 25 Oct - 14:53, édité 1 fois
Re: Les figures de styles
Figures jouant sur les sonorités et qui relèvent plus proprement de l'art poétique
L’allitération: répétition dans plusieurs mots d'une sonorité consonantique avec un effet de rythme marqué, pouvant créer une harmonie imitative
répétition expressive des /r/ :
L’assonance: [stylistique] répétition d'une voyelle dans plusieurs mots d'une même phrase (ex. 1) ; [poétique] rimes qui s’accouplent sur un groupe vocalique formé d’une voyelle tonique identique et d'un phonème consonantique variable (opposé : contre-assonance) reprise du son /an/ :Rimbaud a écrit:« Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ; »
L'homéotéleute: répétition d'un son ou d'un groupe de sons à la finale de plusieurs mots successifsVerlaine a écrit:« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant »
La paronomase jeu sur la proximité des sons (paronymie)Victor Hugo a écrit:« cette tour était la flèche la plus hardie,
la plus ouvrée,
la plus menuisée,
la plus déchiquetée,
qui ait jamais laissé voir le ciel
à travers son cône dentelle »
Corneille a écrit:« Et l’on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur. »
Apollinaire a écrit:« Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente »
Dernière édition par Amélia le Sam 26 Oct - 21:26, édité 1 fois
Re: Les figures de styles
Figures jouant sur la syntaxe
L'ellipse et l’asyndète: juxtaposition sans lien grammatical (parataxe) qui marque de l'émotion ou la spontanéité (ex.1), ou constitue un raccourci frappant (ex.2)
ex.1 Ellipse :
ex.2 Asyndète :Louis-Ferdinand Céline a écrit:« Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. »
L'anacoluthe: non-respect de la syntaxe courante, par exemple non rattachement de l'adjectif au nom« Métro, boulot, dodo »
Baudelaire a écrit:« Exilé sur le sol au milieu des huées
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher »
Figures jouant sur le discours
La prosopopée: donner la parole à un absent
Hugo fait parler saint Jean, bouche d'ombre de l'ApocalypseVictor Hugo a écrit:« Écoutez. Je suis Jean. J'ai vu des choses sombres »
La prétérition: parler de quelque chose après avoir annoncé que l'on ne va pas en parler
La question rhétorique: fausse question destinée à garder ou à susciter l'intérêt du lecteur interpelléVictor Hugo a écrit:« Je n'essaierai donc pas de vous décrire quel sombre enthousiasme se manifesta dans l'armée insurgée après l'allocution de Biassou. Ce fut un concert distordant de cris, de plaintes, de hurlements. Les uns se frappaient la poitrine, les autres heurtaient leurs massues et leurs sabres… »
La Fontaine a écrit:« Fit-il pas mieux que de se plaindre ? »
Dernière édition par Amélia le Sam 26 Oct - 21:32, édité 1 fois
Re: Les figures de styles
Liste enfin terminée ! J'espère qu'elle vous aidera pour vos écrits ou vos devoirs de littérature
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